top of page
Eurydice: Musique

Eurydice

Mise en scène Maxime Suaire

Avec Jeanne Laffargue

Eurydice est un monologue écrit et mis en scène par Maxime Suaire pour la comédienne Jeanne
Laffargue. La note d’intention initiale proposait de rendre la parole à de grands personnages féminins
toujours appréhendés par leur homme. L’histoire d’Eurydice n’est-elle pas le mythe d’Orphée ?
Maxime m’a confié une carte blanche pour la création sonore.
J’ai cherché à créer un univers symboliste, mais pas illustratif de mes représentations des Enfers.
Je ne crois pas qu’il y ait aux Enfers de la musique, donc mon son devait pouvoir exister dans la tête
d’Eurydice, comme une réminiscence de son Orphée; d’où l’utilisation de cordes pincées pour son
leitmotiv. Je souhaitais également renforcer l’aspect introspectif, psychologique maladif du texte ;
comme une plongée dans l’âme torturée de cette femme, définitivement seule, se parlant à elle-même
dans un ressassement incessant, s’adressant à un auditoire qui ne peut l’entendre.

Ouverture

Face à un plateau vide, l’entrée du public se fait au son d’une plainte éternelle en glissando infini vers le grave, le bas, comme une nécessité de s’enfoncer, de descendre vers la rencontre.
Avant d’être une femme qui va nous parler, Eurydice est un mythe, un personnage. Il lui fallait une entrée solennelle, grave et terrible, dans ce lieu aqueux, au bord du Styx. Il m’a fallu également élaborer des figures rythmiques obsédantes mais claudicantes, comme perturbées par ce lieu où l’éternité ne passe pas, où le temps cyclique de la vie et la mort n’a plus court.

Substrat

Il s’agit ici d’une trame, pensée horizontalement, d’une immense accumulation, en crescendo qui
finit en climax. Pensée d’abord comme substrat à la parole, elle grignote peu à peu celle-ci, forçant Eurydice à expulser puis à hurler ses mots/maux, dans la masse sonore de ces tourments, avant d’être ensevelie complètement, laissée là, lasse, exsangue dans le vide de sa condition.

Final

La pièce étant forte, dure émotionnellement, âpre peut être même dans la forme, et le climat sonore
étant chargé, il m’a paru souhaitable, pour le final, de proposer de la musique, et non du son, afin de maintenir de l’intention sans austérité et puis pour, peut-être, aménager au spectateur un retour vers le réel plus évident. Dans la dramaturgie se joue à ce moment un retour de cycle pour Eurydice, avec ce choix, non tranché dans le spectacle, de dépasser ou non une spirale névrotique infernale, de fonder ou non une nouvelle conscience d’elle-même, dés-inféodée à Orphée.
    Dans la musique, j’ai construit un motif, sorte de glas, ni majeur ni mineur, sur lequel se déploie une mélodie folle et torturée. Après une réexposition filtrée, comme une réminiscence, elle reviendra de plus bel, jusqu’à la saturation physique, comme un choix qui nous surpasse.

Eurydice: Liste
bottom of page